
Tagadak... tagadak.... tagadak... tagadak... Le mouvement perpetuel et régulier de la rame de métro sur les rails. Une berceuse bien connue à ses oreilles.
C'est un matin comme tant d'autres pour lui.
Depuis qu'il a commencé ce nouvel emploi comme laveur de vitres dans le flambant quartier de "La Défense", où les tours modernes sont desespérement hautes et surtout entièrement recouvertes de vitres, chaque jour ressemble un peu plus au suivant. Cette routine va peut-être même un jour l'effacer. Il se sent chaque semaine plus transparent. Bientôt, le journal qu'il tient dans les mains flottera dans les airs, lui, il ne sera plus qu'un fantôme parmi tous les fantômes qui hantent le wagon.
Tagadak... tagadak....
Les quatre tasses de café qu'il avale dès qu'il sort du lit arrive tant bien que mal à lui faire ouvrir les yeux. Même si son estomac vide apprécie moins et lui fait souvent savoir, il sait qu'il n'aura jamais le temps de prendre son temps, comme les publicités qui recouvrent les murs du métro à chaque station, et qui vantent les mérites du beurre à tartiner au chocolat si délicieusement "light", et ces familles toute souriantes qui prennent leurs petits déjeuners pendant des heures sur la terrasse d'un jardin ensolleillé.
Lui, il n'habite pas sur la même planète.
Le matin, il éteint le reveil, hurlant à 05:00, qu'il a disposé stratégiquement à l'autre bout de sa chambre. Puis il se traine aveuglement jusque dans la cuisine en tatonnant à la recherche de l'interrupteur. Le néon grésillant s'allume, la vérité éclate... ça fait maintenant quatre jours que la vaisselle n'est pas faite. Tant pis, ca attendra demain, il allume la cafetière entartrée puis se dirige vers la salle de bain. A la radio, on joue "Freebird" de Lynyrd skynyrd...
En ouvrant la porte d'entrée de son petit appartement, il trouve le "20 minutes" du jour sur le palier, comme chaque matin. Le journal sous le bras, il sait qu'il a exactement 4 minutes pour dévaler l'escalier de l'immeuble et se précipiter vers la bouche de métro "Porte d'Ivry". Puis, il attendra environ 2 minutes l'arrivée de la rame. Ensuite, il pourra s'assoupir exactement 31 minutes jusqu'à "La Défense". Chaque jour se ressemble... et ils ne ressemblent pas à ces publicités qu'on placarde partout sur les murs des métros, où les gens sont beaux, et où la vie semble si simple et colorée.
Tagadak... tagadak....
1 commentaire:
tagadak tagadak tagadak...
un bon commencement!
;)
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