Tout est parfait ce matin. Il n’a plus ressenti cette émotion qui lui parcoure tout le corps depuis qu’il avait quitté sa précédente compagne aux précédentes fêtes de Noël. Elle était belle aussi. Mais si triste…
Il cherche son regard, son journal définitivement replié sur ses genoux. Elle ne prête pas d’attention particulière à sa présence. Il est un fantôme parmi tous les fantômes qui hantent le wagon.
Son encombrant voisin est plongé dans la lecture d’un article s’attardant sur les démêlés d’un obscur politicien… au mur du wagon sont placardés les gros titres des faits divers. « La visite du président en Ouganda », « La baisse du pouvoir d’achat », « On redoute une nouvelle attaque de l’égorgeur de Noël », « La sortie d’une nouvelle Playstation créé l’événement »… Une voix féminine crépite dans les hauts parleurs du wagon : « Prochain arrêt, La Défense ».
Les fantômes s’animent et se préparent à sortir rapidement pour gagner leurs bureaux respectifs. La jeune femme en face de lui détache son regard de la vitre, lui reste obnubilé par sa présence. Elle se lève doucement et dans son geste lent et appliqué les grands yeux noirs se plongent l’espace d’un battement d’ailes dans les siens. Il en est sur, il a pu lire dans ce temps infiniment court un message de tendresse de la part de cette voisine si envoutante.
Lui aussi doit se lever. Le train s’arrête, les portes s’ouvrent et malgré l’agitation chaotique du quai de la station de métro, son regard ne peut se détacher du grand manteau noir de cette élégante et mystérieuse demoiselle qui, il en est sur, lui a adressé un appel langoureux dans ce futile regard. Et il n’a certainement pas l’intention de laisser passer cette occasion.
D’habitude, le laveur de carreau n’est pas d’un naturel impulsif, mais il se sent cette fois-ci comme envouté par la belle inconnue…
dimanche 23 décembre 2007
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