mercredi 2 mai 2007

Kaiju Eiga : GODZILLA (partie 2 - Premières suites)

Le 24 avril 1955 apparaît sur les écrans japonais la suite de Gojira, dirigée par Motoyoshi Oda : eh oui, il y a contrordre, la bête n’est pas morte ! (tant pis si le premier film se concluait sur la vision grandeur nature de son squelette gisant au fond de l’océan). Elle s’apprête à livrer bataille à un nouvel adversaire, Angurus. Gojira no Gyakushu (Godzilla contre attaque), tel est le titre original, est également acheté par les Américains. Mais pour ne pas avoir à payer les droits sur le nom « Godzilla », ils le rebaptisent Gigantis the Fire Monster (Gigantis le monstre de feu) et le distribuent en 1959. L’opération est désastreuse. Les cinéastes de la Warner Bros ont massacré le film.

Bien qu’ayant été enseveli par une avalanche à l’issue de l’épisode précédent, Godzilla refait surface pour la plus grande joie de ses fans en 1962, après une éclipse de sept ans. Toujours sous la direction du talentueux Ishiro Honda, il affronte cette fois un autre titan du fantastique, ce même King Kong qui a jadis indirectement présidé à sa naissance. Kingu Kongu tai Gojira (King Kong contre Godzilla), lancé le 11 août, est le fruit d’une curieuse synergie créative entre Toho, Universal et RKO, qui possède les droits d’exploitation du gorille. Une légende privée de tout fondement circule parmi les aficionados : selon elle, il existerait deux fins différentes du film, une pour le marché occidental, l’autre pour la distribution japonaise. La première verrait triompher King Kong, et la seconde Godzilla.


Mosura tai Gojira (Mothra contre Godzilla) : ainsi s’intitule le chapitre suivant de la saga, tourné en 1964, toujours sous la direction de Honda. Résumé de l’action : le monstre ecailleux, représenté pour la dernière fois comme un méchant à part entière, affronte Mothra, la mite géante, créature magique incarnant les forces du bien.

San Daikaiju Chikyu Saidai no Kessen (Le combat des trois grands monstres) sort en 1964. Encore une œuvre de Honda, dans laquelle Godzilla, Mothra et le ptéranodon Rodan s’allient pour abattre King Ghidora, le dragon extraterrestre à trois têtes.


Et nous voici arrivés en 1965, millésime de la sortie de Kaiju Daisenso (La grande bataille des monstres). Le film se distingue par le retour de notre malabar préféré, flanqué cette fois encore de Rodan et de Ghidora. Un élément nouveau intervient : une civilisation extraterrestre entreprend la conquête de la Terre, avec le concours involontaire de nos trois monstres. L’increvable Honda signe comme d’habitude la mise en scène. Mais en 1965, Tanaka se heurte à un refus de sa part. Force lui est donc de s’adresser pour son projet suivant à Jun Fukuda, de renommée discrète et sans aucune experience du cinéma fantastique. C’est sous ces auspices que naît en 1966, Gojira, Ebira, Mosura : Nankai no Daiketto (Godzilla, Ebirah, Mothra : le grand duel des mers du sud). On y voit le bon vieux Godzilla et son allié Mothra confrontés à un moult horrifique adversaire mitonné tout spécialement pour l’occasion : le crustacé géant Ebirah.

Et voici qu’en 1967, Godzilla devient papa d’un charmant petit monstre nommé Minira (ou Minya) dans Kaiju Shima no Kessen : Gojira no Mossuko (Le combat ultime dans l’île aux Monstres : le fils de Godzilla). De nouveaux monstres font leur apparition : Kumonga l’araignée géante éternellement affamée, et les Kamakiras, mantes religieuses maléfiques.

Ishiro Honda ne parvient pas à se désolidariser longtemps de Godzilla. En 1968, il revient présider aux destinées de l’être auquel il doit sa célébrité. Il s’agit cette fois d’une production colossale, qui fera date dans l’industrie du monstre japonais : Kaiju Soshingeki (Les monstres attaquent en masse). Le film réunit en effet onze des monstres de la Toho : Godzilla, Angilas, Baragon, Baran, Gidora, Gorosaurus, Kumonga, Manda, Minira, Mothra au stade larvaire et Rodan affrontent les Kilaak, extraterrestres impitoyables lancés comme d’habitude à la conquête de notre planète.

A ce film succède celui qu’on considère généralement comme le navet de la série : Gojira, Minira, Gabara : Oru Kaiju Daishingeki (Tous les monstres attaquent), présenté au public américain sous le titre de Godzilla’s revenge (la vengeance de Godzilla). Réalisé en 1969 par l’inévitable Honda et composé de séquences tirées des épisodes précédents, le film est plus que tout autre déstiné à un public enfantin. Il a pour sujet la relation qui s’établit entre un Minira parlant (argh…) et le petit Ichiro, enfant timide et introverti. Le seul kaiju créé pour l’occasion est Gabara, être abondamment agrémenté de verrues destiné à tomber très vite dans l’oubli.

En cadeau, la bande annonce d'époque du film King Kong vs. Godzilla :


A suivre...

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