lundi 30 avril 2007

Kaiju Eiga : GODZILLA (partie 1 - La génèse)

J'inaugure une nouvelle section sur ce blog avec une petite analyse des films de genre que je chérie tant. Voici donc un premier dossier en 5 ou 6 parties, je ne sais pas encore, que j'avais écrit il y a quelques temps déjà pour feu Cinegenre.net et que je choisis de faire vivre à nouveau ici. Voilà, j'espères que celà vous interessera, et pas seulement aux fans de grosses bébétes en caoutchoux :)

Il y a plus de quarante ans, un 3 novembre, Godzilla a fait une entrée triomphale dans les salles de cinéma, à l’occasion du premier film de Ishiro Honda. Remontons donc un peu le temps, afin de voir comment le fameux reptile radioactif a conquis le grand écran.

En 1952, suite au succès remporté par une réédition de King Kong (1933), des producteurs américains décident de réaliser un film à base de dinosaure géant lâché dans les rues de New York. La créature préhistorique, baptisée Rhedosaure, résulte des premiers balbutiements de la technique du stop-motion inventée par le créateur de films d’animation, Ray Harryhausen, appelé à devenir l’un des plus prestigieux créateurs d’effets spéciaux de l’industrie cinématographique mondiale. The Beast from 20.000 Fathoms, tel est le titre du film, production à petit budget, obtient pourtant un bon succès commercial.


A la même époque, au Japon, la célèbre firme cinématographique Toho charge l’un de ses maîtres, Tomoyuki Tanaka, de réaliser un film de guerre en collaboration avec l’Indonésie. Mais alerté par le succès financier de The Beast from 20.000 Fathoms, Tanaka décide d’ajourner le tournage du long métrage guerrier, pour se consacrer à un remake du film américain. Il intitule provisoirement son projet Daikaju no Kaitei Niman Maru – Le grand monstre venu de 20.000 lieues sous les mers.

Ayant obtenu l’autorisation de faire son film, le producteur reçoit de Eiji Tsuburaya, étoile montante parmi les créateurs d’effets spéciaux, un premier synopsis simplement intitulé « G ». L’écriture définitive du scénario est confiée à Shigeru Kayama, expert ès science-fiction. Le moment est à présent venu de donner à l’œuvre son titre définitif. Un membre du staff de la Toho, de taille particulièrement imposante, a été surnommé pour cette raison « Gojira » (contraction de « Kujira », en japonais Baleine, et du mot occidental « Gorille »). Tanaka s’en souvient et décide de baptiser son film Gojira.

Le monstre du synopsis conçu à l’origine par Tsuburaya était une sorte de pieuvre géante. On substitue à celle-ci un formidable saurien amphibie qui, monté des eaux de l’océan, détruit la ville de Tokyo avant de tomber victime de l’oxygen destroyer, arme mise au point par le Dr Serizawa.

Tsuburaya, également chargé de réaliser les effets speciaux du film, s’en remet à l’experience de collaborateurs tel que Akira Watanabe, qui travaille le look de la créature, et à Sadami Toshimitsu, qui réalise la maquette d’argile en trois dimensions.

Tsuburaya ayant choisi entre trois prototypes la version définitive, les techniciens entreprennent de fabriquer la combinaison de caoutchouc que devra revêtir un acteur. Haruo Nakajima, doublé dans certaines séquences par Katsumi Tezuka, est le mime choisi pour tenir le rôle du monstre. Le malheureux endurera une véritable torture : le costume est un carcan d’un poids écrasant, à l’intérieur duquel il cuit à petit feu. En dépit de quoi, au fil des vingt ans à venir, Nakajima interprétera régulièrement Godzilla, sans parler d’une pléiade d’autres monstruosités produites par la Toho…


L’acteur costumé se déplace rapidement sur un plateau miniature. On le filme à une vitesse supérieur au standard. Projeté à vitesse normale (24 images par seconde), le reptile préhistorique semble se mouvoir avec lenteur, ce qui confère à la scène toute sa puissance dramatique. Même l’écroulement des décors prend un coup de réalisme impressionnant !

Dans certaines séquences, on fait appel à la technique du stop motion et à des mannequins de toutes tailles. Et pour rendre la souffle radioactif de Godzilla, on met au point une animation simple, en dessinant directement sur la pellicule.

Détail à connaître, le rugissement du monstre, devenu depuis son trademark, est obtenu au moyen d’un roulement de contrebasse, repris à l’octave au-dessous par un instrument à corde frotté par un gant de cuir brut.

La mise en scène du film, notamment celle des séquences avec acteurs, est confiée au génie créatif de Ishiro Honda, qui de concert avec Tanaka, Tsuburaya et Takeo Murata, contribue à la mouture définitive du scénario. Honda deviendra par la suite le plus représentatif des réalisateurs japonais d’après-guerre. L’accompagnement musical servant de soutien sonore à l’image est l’œuvre de Akira Ifukube, qui le compose sans avoir pu visionner une seule des séquences déjà tournées.

Outre ce changement d’état civil, les Américains souhaitent rendre le film plus attractif au public occidental. Le metteur en scène et monteur Terry O. Morse est chargée par les distributeurs américains de tourner des scènes supplémentaires avec Raymond Burr (Perry Mason de la TV). Après quoi, Morse remonte habillement le film de façon à faire de Steve Martin, chroniqueur de Chicago – alias Burr- un personnage central du drame.


En bonus, un joli cadeau, une merveilleuse vidéo hommage au Godzilla de 1954 avec le mythique Thème de la saga signé Akira Ifubuke. Enjoy !



A suivre ....

mercredi 25 avril 2007

Code Guardian : L'histoire revue par un bulldozer

Il avait déjà montré l'étendue de son talent en matière d'animation 3D et de mise en scène avec The Hunt il y a quelques années. Marco Spitoni, ce geek italien allumé, a remis ça avec un nouveau court métrage de 13 minutes qui va laisser les amateurs de belles images et de chocs metalliques décérébrés la gueule ouverte. Code Guardian ré-imagine ce qu'aurait pu donner une bataille dans le Pacifique lors de la seconde guerre mondiale, si les allemands y avaient envoyé un géant de métal comme arme ultime. Le reste du scénario est anecdotique puisque le principal intérêt du film de Marco Spitoni est de vous en mettre plein la vue avec une réalisation qui emprunte aussi bien au Pearl Harbor de Michael Bay qu'au Godzilla de Roland Emmerich. De la finesse quoi, mais un résultat qui dépasse toutes les éspérances lorsque les 5 années de boulot montrent ce qu'un amateur est capable de faire avec un ordinateur personnel.


Le site web de Marco Spitoni
La page de téléchargement du court métrage CODE GUARDIAN (161 mo en DivX)

lundi 23 avril 2007

FRANCE : Clivage babord / tribord

Evidemment, en ce lendemain de permier tour aux elections presidentielles françaises, il est forcément assez facile de dresser des constats. Tout d'abord une participation exemplaire de plus de 85% qui prouve que l'engouement médiatique, le renouvellement des têtes d'affiche, et le post-trauma de 2002 a finalement payé.
Ce n'est pas non plus une surprise, mais ça fait toujours plaisir, 11%, le score médiocre (qui doit beaucoup à Sarko, quand même) de J.M. Le Pen, même si ça fait quand même 3.800.000 français à croire encore qu'un guignol décérébré ne va pas les faire revenir au moyen age...
Ensuite, les deux finalistes qui représentent les deux "grands partis" populaires et qui font donc partis des "grands" présidentiables témoignant d'un prévisible "vote utile" en masse.

On en est donc arrivé aux limites de la démocratie... et à ses effets pervers sur cette fausse liberté qui nous oblige,... qui nous force à voter pour le moins pire. Et non pour des idées qu'on souhaite défendre mais dont on sait pertinnement qu'elles ne sont pas assez populaires pour voire un jour leurs présences dans le cercle électoral.

C'est le fameux paradoxe de l'illusion de la liberté dont ont parlé tant de despotes depuis des centaines d'années... depuis l'avénement de la démocratie enfin. Mince, ils doivent bien se marrer dans leurs tombes les Stalline, les Napoléon et autres Pol Pot.

En attendant, il reste, pour notre pays, un deuxième rendez vous à ne pas manquer dans 14 jours. Un match sérré, médiatique, mais dont on a peur de connaitre l'issue.
Rendez vous aussi mercredi 2 mai pour le face à face télévisuel Sarko/Ségo. On verra qui se fera bouffer. Mais bon, n'oublions que plus que pour un individus, on vote aussi pour un gouvernement. Alors votez bien...

Sur des mers plus ignorées - Monkey Island en bouquin de gare

En inconditionel fan de la saga Monkey Island, Ron Gilbert, géniteur de la fameuse saga vidéoludique, n'a eu besoin de faire qu'une simple référence au livre de Tim Powers comme source d'inspiration sur son blogpour que je fonce vers la petite librairie du coin et en trouve un exemplaire.



Fin du XVIIe siècle, dans le Nouveau Monde. Là seulement la magie continue de procurer la jeunesse éternelle, de ramener les morts à la semi-vie et de rendre fous d'horreur les rares Européens qui s'y aventurent ; tel ce père qui cherche à faire revivre sa femme dans le corps de sa fille... Voguant vers la plantation qui lui revient de droit, Chandagnac est capturé par des pirates et sera forcé de se joindre à eux. Pour sauver Beth des atroces pratiques magiques que son père s'apprête à lui faire subir, devra-t-il aussi s'initier aux fabuleuses puissances du vaudou et de ses loas ? mener une lutte sans merci contre les magiciens et les pirates, les loas et les bocors, les zombies, la folie et la mort ?

Comme pour Monkey Island, Sur des mers plus ignorées va mettre en scène un jeune et improbable pirate en herbe à une bande de rufiants des mers dirigés par un Barbe-noire térrifiant et adepte des arcanes. Toujours comme Monkey Island, l'univers du bouquin mèle allégrement piraterie littéraire dans le plus pur style (L'île au trésor, etc...) et fantastique vaudou. On pense immanquablement à Pirates des Caraïbes mais on y gagne en rythme, en précision dans les termes (il n'est pas rare que Tim Powers emploient de nombreux termes jamaicains) et en immersion dans l'univers. Résultat, une bien belle aventure au final hollywoodien, des éléments fantastiques où il n'est pas rare que les pirates s'aident de formules magiques à faire rougir de honte Gandalf ou Saroumane. Original, rafraichissant et exotique. :)

Sur des Mers plus ignorées - Tim Powers
# Éditeur : J'ai lu
# Collection : SF
# Publication : 1988
# ISBN 2-277-22371-9

mardi 10 avril 2007

Face 2 Face : Street Art engagé

L'urbanisme, l'enchevétrement des constructions qui se hissent vers le ciel, les murs bétonnés et les charpentes métalliques ont vu l'emergence d'un nouveau courant artistique depuis le début des années 1970 qui aujourd'hui se nomme le Street Art et dont la forme la plus connue se résume au graffiti qu'on connait bien.
Si justement on associe généralement les graffitis à des champignons qui viennent polluer voire dégrader le paysage urbain, il existe une majorité de pratiquants aux réélles vélléités artistiques.

J.R est certainement un des plus fameux photographes français à avoir immortaliser cet univers d'amer béton. Certaines des photos proposées sur son site web sont de véritables bijoux. A voir d'urgence aussi le projet Face 2 face, campagne révolutionnaire et illégale (mais non violente) menée en Israël afin de sensibiliser les deux peuples en conflit.



Le site web de J.R


Un reportage de TF1 qui présente le projet Face 2 face